Les normes Ecodesign européennes sont de plus en plus précises. Elles considèrent l’utilisation de l’énergie et l’impact environnemental tout au long du cycle de vie d’un produit, de sa conception à sa fabrication, en incluant son utilisation et sa fin de vie éventuelle. Ces normes se situent au sein du plan de l’Union européenne établissant des objectifs en matière de rendement énergétique et de diminution des émissions de CO2. La mise en place de ces objectifs d’amélioration énergétique se déroule en deux phases. Tout d’abord, des directives et des normes sont élaborées pour fournir le cadre de travail permettant de définir les classifications et les méthodes de mesure ou de calcul de l’efficacité énergétique. Ces normes et directives sont ensuite utilisées pour élaborer des normalisations qui encadrent les classifications d’efficacité énergétique obligatoires avant la mise en vente d’un produit.
Il est largement reconnu que la consommation d’énergie des secteurs commerciaux et industriels compose une grande partie de la consommation d’énergie en Europe. Pour aborder cette question, les normes Ecodesign ont commencé à s’appliquer à ces secteurs. Les normes qui s’appliquent aux équipements en relation à l’énergie (ErP) se concentrent sur des applications telles que les pompes et les ventilateurs. Des indicateurs de rendement énergétique ont été établis pour améliorer la détermination de l’efficacité énergétique d’ensemble d’un équipement ou produit. La norme CEI 60034-30-1 est un exemple qui détermine l’EI (ou classes d’efficacité internationales pour les moteurs. Cela a facilité la compréhension rapide de la classe énergétique d’un outil ou produit. Cette compréhension est cruciale, car une nouvelle directive [CE 640/2009] impose l’usage de variateurs de vitesse pour les moteurs dans la catégorie EI2.
Il n’y avait pas de classification EI pour les variateurs (également appelés variateurs de vitesse, variateurs de fréquence…) analogues à celle des moteurs. Cependant, la règlementation EN 50598-2, publiée il y a peu, aborde cette question. Elle insère deux nouveaux dénominateurs d’efficacité énergétique. Le premier détermine une classe EI pour les variateurs, ou CDM (module de variateur complet) comme spécifié dans la règlementation. Le deuxième indicateur réside en une classification d’EIS (efficacité internationale des systèmes) pour la réunion du moteur et du module de variateur complet. Ce dernier est dénommé PDS ou système de puissance électrique. Grâce à des calculs ou mesures ciblant des points de fonctionnements précis, le PDS offre un processus normalisé pour caractériser les pertes.
Pour les concepteurs d’appareils et leurs utilisateurs, bien comprendre ces valeurs permet de calculer la consommation globale en énergie d’un produit. Elles permettent aussi de déterminer au plus juste la durée d’amortissement.
Au 1er janvier 2015, les contraintes minimales d’efficacité énergétique des moteurs ont évolué. Les moteurs avec une puissance comprise entre 7,5 à 375 kW sont catégorisés EI3. Les moteurs situés dans la catégorie EI2 sont toujours sur le marché, mais leur utilisation est soumise à la présence d’un variateur de vitesse (VSD). À partir du 1er janvier 2017, la norme est applicable pour les moteurs ayant une puissance au-delà de 0,75 kW et jusque 375 kW. Les obligations restent les mêmes pour les classifications EI2 ou EI3 avec la présence d’un VSD. La norme EN 50598-1 ainsi que la norme EN 50598-2 ont été mises à disposition en décembre 2014. Ensuite, la norme EN 50598-3 a été publiée en mars 2015.
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