Angelique Barré, responsable de l’accompagnement à la transition écologique des entreprises à la CCI Le Mans Sarthe, nous invite à regarder la réalité en face : l’éco-conception — qui consiste à intégrer les impacts environnementaux dès la conception d’un produit et tout au long de son cycle de vie — peut entraîner des surcoûts.
Cette affirmation, loin d’être un frein, incite à adopter une vision systémique du produit. Car si certaines étapes engendrent des coûts supplémentaires, d’autres permettent au contraire de réaliser des économies substantielles. C’est cette logique d’équilibre qui a été appliquée au transformateur sec basse tension EcoDesign, pensé pour réduire à la fois l’impact environnemental et les coûts d’exploitation.
L’éco-conception vise à réduire les impacts environnementaux d’un produit à toutes les étapes de son cycle de vie : extraction des matières premières, fabrication, transport, usage, fin de vie. Cette démarche systémique suppose souvent de revoir les choix techniques, voire de modifier les processus industriels.
Dès la première phase – celle des matières premières – des surcoûts peuvent apparaître. En optant pour des matériaux recyclés ou des matériaux à faible impact carbone, les entreprises peuvent constater un prix d’achat plus élevé que celui des matières premières vierges. Ces choix, bien que plus coûteux à court terme, s’inscrivent dans une logique de préservation des ressources naturelles et de réduction des émissions liées à l’extraction et au transport.
À l’étape de la fabrication, l’intégration de principes d’éco-conception peut nécessiter l’adaptation des lignes de production, voire l’acquisition de nouveaux équipements. Ces transformations, bien qu’ayant un impact budgétaire immédiat, sont également des opportunités d’amélioration des performances industrielles : automatisation, réduction des pertes matières, amélioration des rendements énergétiques.
Face à ces surcoûts initiaux, une analyse en coût global permet de mettre en évidence les nombreuses sources d’économies que permet l’éco-conception. Ces leviers sont souvent sous-estimés lorsqu’on évalue uniquement les coûts de production.
Par exemple, la réduction ou suppression des emballages superflus engendre une diminution des coûts de matière, de logistique et de stockage. Ces économies sont immédiates et mesurables. De même, concevoir un produit plus léger, avec moins de matière, permet non seulement de réduire les coûts de production mais aussi les émissions de CO₂ liées au transport.
Un autre point concerne la gestion des déchets. En réduisant à la source la quantité de matière utilisée ou en privilégiant des composants facilement démontables et recyclables, on optimise la phase de fin de vie du produit. Cela se traduit par des économies sur le traitement des déchets, voire la valorisation des matériaux.
Enfin, l’éco-conception améliore souvent la durabilité du produit, ce qui peut justifier un positionnement prix plus élevé ou une valeur perçue supérieure par le client final. À long terme, cela renforce la compétitivité de l’entreprise sur son marché.
Dans le secteur de l’énergie, l’approche cycle de vie prend tout son sens. Notre transformateur basse tension EcoDesign en est une illustration concrète. Ce transformateur sec basse tension, conçu selon les principes de l’éco-conception, a été pensé pour allier performance énergétique, sécurité, durabilité et réduction de l’impact environnemental.
Sur la question de la dangerosité des matières, consulter la classification des déchets industriels d'INERIS
Parmi les caractéristiques notables :
• Absence d’huile : ce transformateur est sec, donc sans fluide polluant, ce qui supprime les risques de fuite, simplifie la maintenance, permet la réparabilité et réduit les coûts d’exploitation.
• Structure partiellement modulaire et recyclable : les matériaux utilisés sont démontables et recyclables en fin de vie, répondant ainsi aux exigences de l’économie circulaire.
• Optimisation thermique : les pertes à vide sont réduites, ce qui améliore significativement le rendement énergétique au regard d’un transformateur standard et diminue la consommation électrique sur l’ensemble du cycle de vie.
L’ensemble de ces choix techniques permet non seulement d’améliorer la performance globale du produit, mais aussi de limiter son empreinte carbone et ses coûts de fonctionnement. L’investissement initial est ainsi rapidement amorti, notamment dans les contextes industriels à forte consommation énergétique. Le retour sur investissement du transformateur EcoDesign peut être calculé via le simulateur en ligne
Adopter une démarche d’éco-conception ne se résume pas à une simple obligation réglementaire. C’est un choix stratégique qui peut transformer en profondeur les pratiques industrielles et créer de nouvelles opportunités de marché.
Aujourd’hui, les entreprises peuvent s’appuyer sur :
• Des accompagnements territoriaux, comme ceux proposés par les CCI ou les agences régionales de l’énergie,
• Des aides financières publiques pour l’achat d’équipements éco-conçus,
• Des référentiels techniques (comme ceux de l’ADEME ou de l’AFNOR) pour structurer leur démarche.
De plus, face à la montée des exigences environnementales des donneurs d’ordre et des consommateurs, les produits éco-conçus sont de plus en plus valorisés. Ils deviennent un avantage concurrentiel, en plus de contribuer à la réduction des impacts environnementaux.
Le cas du transformateur basse tension sec EcoDesign montre qu’il est possible de transformer les contraintes environnementales en opportunités économiques. Grâce à une démarche d’éco-conception cohérente et à un raisonnement en coût global, les entreprises peuvent compenser les surcoûts initiaux et améliorer leur rentabilité à long terme.
En adoptant une vision systémique, les industriels peuvent repenser leur offre, gagner en efficacité, anticiper les évolutions réglementaires et répondre aux attentes croissantes du marché. L’éco-conception devient ainsi un outil stratégique au service de la transition énergétique… et de la compétitivité.